La Cour des Comptes souhaite une répartition des compétences plus marquée entre les polices municipales et la Police nationale Abonnés
Une frontière entre police nationale et police municipale parfois mal définie
Le rapport est laudatif sur les relations entre les polices municipales, les polices nationales et la Gendarmerie nationale, notamment grâce aux conventions de coordination des interventions de la police municipale et des forces de sécurité de l’Etat (art. L. 512-1 et svts, code de la sécurité intérieure). En revanche, la Cour relève que les policiers municipaux sont de plus en plus impliqués dans la lutte contre la délinquance avec « un équipement et des modalités visibles et très proches de celles de la police nationale ». La Cour pointe un effet de substitution très marqué en matière de lutte contre les nuisances sonores et, notamment, en matière de tapage nocturne. Cette mission semble glisser de la Police nationale vers les polices municipales. Or, rappelons que « le soin de réprimer les atteintes à la tranquillité publique (…) en règle générale à la charge du maire, incombe à l'Etat seul dans les communes où la police est étatisée, sauf en ce qui concerne les troubles de voisinage » (art. L. 2214-4, code général des collectivités territoriales). Pour la Cour, la Police nationale manque de moyens pour exercer cette mission. La Cour propose donc « d’entériner un retrait des forces nationales du champ de la tranquillité et de la salubrité publiques ».
La Cour des Comptes préconise une meilleure formation des policiers municipaux
La Cour formule plusieurs suggestions. Ainsi, souhaite-t-elle que les maires développent davantage les polices intercommunales. A ce jour, seuls 45 établissements publics de coopération intercommunale disposent d’un service de police. La Cour préconise également la suppression de l’accès des policiers municipaux au FOVeS (fichier des objets et véhicules volés) : elle estime qu’un tel accès ne relève pas d’une compétence de police communale. La Cour propose également de mieux encadrer la formation opérationnelle, juridique et déontologique ainsi que les activités des personnes affectées à des centres de supervision urbains. Elle souhaite également que la qualité de la formation à l’armement pour les armes de catégorie D soit améliorée.
* ce rapport peut être consulté sur https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-polices-municipales ; pour les préconisations de la Cour relatives à la vidéoprotection, consulter la Lettre « Police municipale et pouvoirs de police du maire » n° 56.
Jean-Philippe Vaudrey le 19 novembre 2020 - n°57 de Police municipale et Pouvoirs de police du maire
- Conserver mes publications au format pdf help_outline
- Recevoir par mail deux articles avant le bouclage de la publication.help_outline
- Créer mes archives et gérer mon fonds documentairehelp_outline
- Bénéficier du service de renseignements juridiqueshelp_outline
- Bénéficier du service InegralTexthelp_outline
- Gérer mon compte abonnéhelp_outline