Le juge pénal peut écarter un arrêté de police du maire, s’il l’estime illégal Abonnés
Dans une affaire, un automobiliste se gare sur un emplacement réservé aux véhicules de transport de fonds. Rappelons que « I. - Tout véhicule à l'arrêt ou en stationnement doit être placé de manière à gêner le moins possible la circulation. II. - Est considéré comme gênant la circulation publique l'arrêt ou le stationnement d'un véhicule (…) : 10/ sur une voie publique spécialement désignée par arrêté de l'autorité investie du pouvoir de police municipale » (art. R. 417-10, code de la route). L’usager soutient que la composition du tribunal était illégale, mais les juges rejettent l’argument. En revanche, ils relèvent l’existence d’un arrêté du maire et surtout sa matérialisation par un marquage au sol : l’usager savait qu’il commettait une contravention en se garant sur un emplacement réservé. Il est condamné au paiement d’une amende de 135 euros.
À savoir : il est important de bien rédiger et de veiller à la légalité de ses arrêtés de police, car non seulement le juge administratif peut les annuler en cas d’illégalité, mais le juge pénal peut aussi apprécier leur légalité : « les juridictions pénales sont compétentes pour interpréter les actes administratifs, réglementaires ou individuels et pour en apprécier la légalité lorsque, de cet examen, dépend la solution du procès pénal qui leur est soumis ». Le cas échéant, le juge pénal peut écarter un arrêté de police du maire s’il l’estime illégal (art. 111-5, code pénal).
Cour de Cassation, n° 17-83486, 20/03/2018.
Kelly Pizarro le 02 juillet 2018 - n°31 de Police municipale et Pouvoirs de police du maire
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