Un gendarme insulte le commandant de sa brigade sur le profil Facebook d’un ancien collègue. Il se voit infliger 10 jours d’arrêt (sanction relevant du 1er groupe chez les militaires). Le gendarme reconnaît les faits mais conteste la décision. Pour sa défense, il soutient, de façon classique, que les propos relèvent d'une correspondance privée. Mais pour les juges, la discussion était susceptible d'être lue par toutes les personnes appartenant au réseau de connaissances de son collègue. Dès lors, l’agent n'est pas fondé à soutenir que le commandant de brigade a méconnu le principe de loyauté dans l'administration de la preuve et porté atteinte à son droit au respect de sa vie privée, garanti en application de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Les juges doivent ensuite apprécier la légalité de la décision. L’agent reconnaît avoir participé à la conversation et avoir proféré des insultes. La matérialité des faits est établie. En tenant des propos injurieux à l'égard de son supérieur hiérarchique, l’agent a bien manqué à son devoir de loyauté et commis une faute justifiant la sanction. Dans cette affaire, celle-ci est proportionnée. La requête est rejetée.
(CAA de Nancy, n° 15NC00771, 22/09/2016).
Jean-Philippe Vaudrey le 16 février 2023 - n°107 de Police municipale et Pouvoirs de police du maire